- Cabrel Monkam
- 10-10-2024
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Lutter contre la pauvreté en Afrique, améliorer le système de santé tout en facilitant la formation et l’accès des humains à de meilleurs technologies, tel est l’objectif du continent. L’Afrique berceau de nombreuses innovations, présente tous les atouts pour faire des technologies de l’information et de la communication un vecteur de changement et d’amélioration des besoins quotidiens et immédiats de performance, d’apprentissage, et d’une multiplication d’opportunités. Pourquoi donc l’intelligence artificielle ?
Pourquoi l’Intelligence Artificielle ?
Le continent africain compte plus d’un milliard d’individus et ce chiffre pourrait doubler d’ici 2050 selon une analyse de l’Institut français d’études démographiques (INED) publiée mercredi 20 septembre 2017. Au vue de ce potentiel énorme, l’utilisation des technologies innovantes telles que l’Intelligence Artificielle dans les programmes de développement et éducatifs a notamment des enjeux multiples c’est pourquoi les géants américains GAFA (Google Amazon Facebook) ont tout de suite y vue une opportunité de se positionner sur le continent. C’est alors que très récemment nous avons vu pour une première en Afrique le géant américain Google qui a ouvert un centre sur l’intelligence artificielle le samedi 13 avril 2018 à Accra, au Ghana, c’est aussi le cas de l’entreprise SAS spécialiste du Big Data, qui a annoncé récemment investir 1 milliard en Afrique. « Les fonds servent majoritairement à financer la formation des ressources humaines ainsi que l’accès des opérateurs locaux aux dernières technologies liées à l’intelligence artificielle ». Nous voyons toutes ces grandes entreprises non africaines investir sur le continent, on est tenté de se poser les questions à savoir que font même les africains pour ne pas saisir cette opportunité ? Nos gouvernants sont-ils conscients des enjeux de l’IA ? Avons-nous les outils qui nous permettent de s’y lancer ?
L’Intelligence Artificielle en Afrique
L’IA est un sujet d’actualité. L’Afrique ne peut pas prendre le risque de ne pas s’y intéresser. L’IA est un nouveau paradigme qui va impacter toutes les activités. L’Afrique quasi inexistante sur la carte de « l’économie de l’intelligence » ne peut faire réellement le poids face aux géants GAFA et BATX car la principale source de carburant de l’IA ce sont les Data, chose qui sont totalement absents pour ne pas dire inexistante. Si l’on prend l’exemple de secteur de l’agriculture ou l’Afrique possède près de 60% des terres arables mais qui demeure à un taux d’industrialisation agricole de 5% avec 0% de Data, la bataille de la production de IA semble perdue d’avance. Mais cependant tout n’est pas que noire, car nous pouvons rattraper le train en marchant en multipliant l’utilisation de l’IA pour accélérer le développement de nos pays et améliorer de façon substantielle notre niveau de vie. Des applications créées et enrichies avec l’IA permettront aux Africains d’accéder, à moindre coût, au même niveau de qualité de service que les pays développés. Dans le domaine de l’éducation, elles permettront la mise à disposition des programmes d’études conformes aux standards internationaux, adaptés à nos besoins spécifiques. Dans le domaine de la santé, la prise en charge des malades, du diagnostic au traitement, s’effectuera plus efficacement. Même dans les secteurs traditionnels tels que l’agriculture, l’utilisation de l’IA viendra améliorer la productivité et la rentabilité de nos productions. Bien qu’il reste difficile de prévoir avec exactitude les effets directs de l’IA, nous pouvonsaffirmer avec certitude que l’impact social et économique de son introduction dans nos vies sera phénoménal.
Aujourd’hui, l’enjeu pour l’Afrique est de s’approprier cette technologie, et d’en faire un puissant levier de développement. Dans les conditions actuelles, l’IA aura plus d’impact par exemple dans la modernisation de l’administration publique, à travers une meilleure prévention des infractions, une réduction de la fraude fiscale, une personnalisation de l’éducation et de la relation avec les usagers des services publics.
Pour le secteur privé, il s’agit surtout d’une opportunité de réinventer de nouveaux modèles économiques permettant de servir des clients qui ont été jusqu’ici exclus des transactions formelles car trop coûteux à atteindre. C’est le cas des services de crédit dans les banques et instituts financières pour lesquels l’IA va accroître la capacité de « scoring » des clients. L’accès au crédit sera crucial pour le déploiement de services qui restent hors de la portée des plus pauvres, entre autres l’e-commerce, l’énergie, la santé et l’éducation.
Conclusion
Il est clair qu’aujourd’hui l’Intelligence Artificielle représente un enjeu majeur pour les pays africains, mais l’on se heurte à des obstacles importants qui pourraient freiner son essor, Le premier d’entre eux concerne le déficit d’expertise locale, En deuxième lieu, l’absence de stratégies nationales et régionales de mise en valeur des données accentue le coût d’apprentissage des programmes d’IA dans le contexte africain. Le succès de l’IA dépend, par ailleurs, des avancées en matière de connectivité. Or sur ce point, les États africains ne progressent pas assez vite, le taux de pénétration de l’Internet étant juste au-dessus de 20%. Enfin, l’accès à l’électricité est une condition nécessaire, mais il reste encore hors de la portée de 60% des Africains, avec une progression moyenne d’à peine 1 point par an. En plus de ces obstacles surmontables, il y a une spécificité de l’Afrique encore plus importante qui réduirait, au moins à court terme, l’importance de l’IA pour son développement. Il s’agit de la prépondérance du secteur informel, caractérisé par le commerce et l’artisanat en milieu urbain et par l’agriculture de type familial en milieu rural. Cette situation limite la pénétration de l’IA dans la sphère économique. Donc le rôle des pays africains en matière de promotion de l’IA devrait être l’allocation de ressources financières de manière à inciter des équipes de recherche et développement locales à produire des modèles d’IA capables de répondre aux besoins spécifiques de leurs pays et d’influencer la définition des normes et standards internationaux. La R&D en IA devrait donc être conduite à l’échelle nationale ou tout au plus à l’échelle régionale, car les besoins sont spécifiques.
(02) Event Discussion
Gilbert E. OLOKO
Merci pour cet article édifiant!!!
RépondreGilbert E. OLOKO
Merci pour cet article édifiant!!!
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